Notre participation au colloque «Quel avenir pour les ensembles et paysages patrimoniaux ?»

Le colloque annuel « Quel avenir pour les ensembles et paysages patrimoniaux ? » de l’Ordre des architectes du Québec en association avec l’Association des architectes paysagistes du Québec s’est déroulé du 16 au 19 novembre. Nous avons été invitées à nous joindre à la table ronde sur la relève en patrimoine en compagnie de Maxime Nadon-Roger, candidat à la maîtrise simultanée en architecture à l’École d’architecture de l’Université Laval et de Louis-Philippe Rousselle-Brosseau, architecte paysagiste et chargé de projets à la coopérative Les Mille Lieux.

Nous souhaitons souligner la tenue de cette table ronde, animée par Marc-André Carignan, en vous proposant un compte-rendu de notre prise de position autour de certains sujets évoqués lors de la discussion.

Nous avons notamment discuté des enjeux vécus par chacun des panélistes en tant que jeunes professionnels et étudiants agissant dans le domaine du patrimoine, ainsi que de nos souhaits et notre vision pour l’avenir en patrimoine. En voici certains :

Brisons les silos

Continuons de sensibiliser tous les professionnels de l’aménagement aux enjeux du patrimoine et incluons les spécialistes en patrimoine au début des processus de mise en valeur ou de transformation des bâtiments, et ce, de façon systématique dans chacun des projets.

La bonne expertise à la bonne place

La relève en aménagement élève sa voix de plus en plus fort et ses membres cherchent désormais à créer des liens et à communiquer ensemble pour mieux comprendre la place de chaque spécialité œuvrant pour la mise en valeur du cadre bâti. Nous saluons et appuyons cette mouvance.

Faisons mieux connaître notre expertise et notre formation

Notre formation spécialisée en patrimoine (Maîtrise en aménagement, profil conservation du patrimoine bâti à l’Université de Montréal) gagnerait à être plus largement connue et reconnue.

De plus, l’ajout d’une dimension plus technique pourrait contribuer à bonifier notre formation. Nous pensons par exemple à l’inclusion d’un stage pratique en restauration, d’une formation poussée sur l’évolution des matériaux et leurs pathologies ou de cours de design, en collaboration avec différents corps de métiers ayant des compétences complémentaires à la nôtre.

Continuons d’innover

Établissons un dialogue avec d’autres générations de professionnels afin de renouveler les pratiques d’étude, de documentation et de mise en valeur du patrimoine. Laissons une place à de nouveaux outils, des approches plus sensibles, tout en s’appuyant sur nos acquis.

Il y aurait beaucoup d’autres enjeux à évoquer, comme le sentiment d’imposteur que nous vivons parfois, l’âgisme ou encore la difficulté de convaincre les décideurs d’investir dans la protection et la mise en valeur du patrimoine de façon concrète et sur le long terme. Si tant d’efforts sont mis pour concevoir des bâtiments plus verts constituant ce qu’on appelle communément le patrimoine de demain, pourquoi est-ce si difficile d’intégrer dans cette vision un des fondements du développement durable qu’est le patrimoine ?

Mais il n’y a pas que de mauvaises nouvelles et on peut aussi souligner les belles réalisations. Par exemple, à Montréal, il existe un outil qui vise à reconnaître les bonnes actions, menées tant par des citoyens que par des organisations, pour préserver et valoriser notre patrimoine : l’Opération patrimoine Montréal. Certaines de nos membres ont d’ailleurs reçu un prix en 2017 pour la réalisation du festival Vivre le patrimoine !

Nous vous recommandons d’aller faire un tour sur le site internet dédié cette opération, pour vous abreuver d’exemples intéressants, vidéos à l’appui : https://ville.montreal.qc.ca/operationpatrimoine/.

L’année dernière, de beaux projets ont été primés, tels que le projet de réhabilitation du Planétatium Dow, le projet de réhabilitation du théâtre Rialto, la promenade Wellington, l’initiative Univers Saint-Sulpice et le circuit Découvrir Montréal Industriel, entre autres !

Enfin, pour rêver un peu, citons aussi un exemple international qui nous allume! Mêlant patrimoine industriel, art contemporain et valeurs coopératives, la Friche la Belle de Mai à Marseille représente un modèle urbain novateur incluant la notion de tiers lieu.

Inspirant !

Nous espérons que ces quelques pensées susciteront chez vous d’autres réflexions accompagnées d’idées imaginatives et visionnaires pour le futur du patrimoine au Québec ! Si tel est le cas, faites-nous-en part et écrivez-nous !